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James

Difficulté ***

Profondeur ***

Originalité ***

Emotions ****

​

IInfluencé par Hawthorne et Balzac, Henry James a lui inspiré Joyce, Fitzgerald et Woolf. « Portrait de femme », qu’il a réécrit, est considéré comme son chef d’œuvre.

La plume est d’un raffinement parfait, elle assure la transition entre le naturalisme français du 19e et le courant de conscience anglo-saxon du 20e. Ce texte foisonnant se permet le luxe de ne dépeindre que les réflexions et les analyses des personnages sans jamais s’attarder sur le matériel, si on exclut de rares descriptions de lieux.

Car le propos de James, au-delà de la thématique dite internationale aujourd’hui totalement dépassée, est avant tout psychologique. Le titre de l’œuvre annonce le lien avec Woolf, Wharton ou Austen : il s’agit d’une plongée dans le rapport amoureux.

Contrairement à d’autres auteurs de la BE, James croit en l’humanité et rares sont les personnages fondamentalement négatifs : la plupart sont touchants, nobles de sentiment et d’actions. Pour accéder à la dramaturgie, l’époux de l’héroïne contrarie cette élégance par son égotisme misérable. Demeure pour autant un concert d’âmes élevées, qui livrent une musique humaine subtile et attachante. La mort de Ralph touche ainsi au sublime.

On pourrait reprocher à l’œuvre d’être déconnectée du monde avec ces aristocrates oisifs, animaux sociaux étranges secoués par la journaliste Henrietta, mais l’auteur se focalise sur son sujet et ces acteurs ne peuvent en être détournés par des contraintes terrestres. Seul l’amour justifie leur existence et même l’héroïne, passionnée pourtant de liberté et de découvertes, tombe dans ce piège.

La fin ouverte, donc moderne, est totalement justifiée par l’épaisseur du volume et une conclusion forte, pleine de passion et d’espoir.

Cette œuvre d’une élégance et d’une subtilité uniques, qui évoque Thackeray et Ford, met aussi en avant la femme dans le cadre corseté d’une époque révolue. Moins sombre, James délivre un roman impressionniste pourtant passionnant et magnifique : l’œuvre romantique de la BE ?

Portrait de femme

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