Le vieil homme et la mer
Hemingway
Difficulté *
Profondeur ***
Originalité ****
Emotions ****
​
Hemingway sera prix Nobel de littérature un an après la publication de ce roman, prix Pulitzer, qui sera son dernier et son plus grand succès avec 13 millions de livres vendus. Court et dense, « le vieil homme et la mer » sonne comme un adieu puissant de l’écrivain à son art.
Mon ressenti du style d’Hemingway diffère sensiblement des spécialistes : j’ai vu des dialogues rugueux et lapidaires, saisissants de réalité, et une narration intérieure bouillonnante et sauvage. Aussi le livre se lit d’une traite dans un voyage unique vers l’humain et l’océan.
Les deux personnages sont magnifiques, d’une humble vertu sublime et touchent le lecteur au cœur. La mer et le « grand poisson », bien que conscientisés par le pêcheur, ne sont que le cadre époustouflant et indomptable de la lutte de l’homme pour la survie.
Car Hemingway respecte la nature mais aime l’humain et son roman incarne cette analyse fraternelle de l’existence. Solitaire par la force des choses, le héros vaincu par les éléments dans un combat perdu d’avance prouve à sa communauté sa vaillance par des restes défendus sauvagement hors de toute logique.
Ironiquement les derniers mots seront laissés à des américains ignares incapables de comprendre l’exploit : l’auteur humaniste n’est pas naïf et connaît les failles de sa race.
Comme ses confrères étudiés au collège, Hemingway est sous-estimé et n’est pas assez lu en France. Ce chef d’œuvre pur et parfait en démontre l’erreur : la BE ne contient aucune histoire voisine du « vieil homme et la mer », dont l’humanisme définitif n’a pas d’équivalent.